Jamra - Sur les routes de l'Orient

Juste un dessin griffonné entre deux couchers de soleil, sur le dos d'un marchand de sable qui croit « qu'on ne la lui fait pas ». Juste l'aventure de zigotos qui pensent que le « plic-ploc » d'une larme est plus doux quand il tombe sur le sable, parce que le sable efface tout. Une histoire d'huluberlus qui racontent en grinçant de l'archet ce que serait une journée sabbatique entre Grenade et Alger, dans un pays sans point fixe et sans poings liés. On y joue de la datte et de l'orange, de la dune et des braises, de l'amour et du soupir.

Quand quelqu'un pleure, on lui fait écouter les grains de sable, et si ça ne suffit pas à sécher ses larmes, ça suffit pour le faire danser.

Damien Groleau - Pawana

« Ce qui serait vraiment surprenant, c’est que le son ne pût pas suggérer la couleur » écrivait Baudelaire.

Avec son piano, Damien Groleau justifie le poète : des couleurs pastelles surgissent ça et là ; d’autres explosent et éclatent comme des oranges ; d’autres se montrent pétillantes sous une étrange couche de délicatesse. L’oreille se met à voir. Le cœur se met à entendre. Et l’on se prend à écouter cette peinture d’une âme qui médite, d’une tendresse qui chante, d’un mystère qui se cherche. On se laisse bercer, on se laisse entraîner, et on se retrouve emporté par ces mélodies. On a là des notes pleines d’humilité. Des notes qui hésitent juste ce qu’il faut pour ensemencer le verger d’une harmonie retrouvée.

Elle n’est pas si loin cette harmonie… Elle n’est pas si loin, semble dire ce piano…

Elle est juste à côté…

Écoutez et voyez…